amants de toujours
Aux amants de toujours…
Et pour deux êtres qui m'étaient chers
et qui aujourd'hui ne sont plus.
Ils s'aimaient
en leurs presque cent ans.
Sur ton front tant aimé
Douce parcheminée
Ma dextre tavelée
Te glisse une tendresse
Déplisse les années
Et à ton cou ourlé
De tant d'heures veillées
Tout autant de caresses
Sur ton bras décharné
A la chair oubliée
Et sur tes doigts gelés
Mon souffle, ma princesse
Sur ton sein carminé
Au moelleux raviné
Ton ventre crevassé
Où un baiser je laisse
Ô lèvres opiacées
Et toujours adorées
Combien m'en suis grisé
Ma reine, ma pêcheresse
Vois ma belle adorée
Comment sous mes baisers
Ton être vivifié
En oublie la vieillesse
Et d'amour habillé
En nos nuits de clarté
Nos corps illuminés
S'envolent en liesse.